Il y a déjà quatre mois que nous nous apprêtions à partir pour Lyon, pour le Congrès National des Centres Sociaux ! Nous revenons avec l’envie d’agir… mais rattrapé rapidement par notre quotidien, la dynamique peut rapidement retombé.
C’est donc l’occasion pour nous de
souffler sur les braises !
Dans le bus du retour, nous avions demandé aux 50 participants de remplir des post-its pour savoir ce qu’ils avaient en tête, une fois le congrès terminé.
Voici rapidement une synthèse de ce retour.
Les Grands Principes
Ici, il s’agit tout d’abord des valeurs ! On retrouve là les grands principes des Centres Sociaux que sont : solidarité, dignité humaine et démocratie. Nous avons également la notion d’humanisme.
L’éducation Populaire arrive également en force ! Citons : « les habitants sont sources de savoir. » et une citation du Père Wresinsky : « Si tu ne penses pas par toi-même, tu seras toujours l’esclave des autres. »
Ensuite, a été mis en avant la force du collectif ! Agissons ensemble ! Ce sont plusieurs motivations individuelles qui, une fois rassemblées, peuvent faire bouger les choses. Il est question bien évidemment de militantisme.
Pour ce qui est de la dimension politique : celle-ci est partout. A de nombreuses reprises, le pouvoir d’agir des habitants peut venir heurter le pouvoir en place. Il nous semblait important de le mettre en avant.
Côté temporalité… Un seul post it ici mais cette idée est revenue régulièrement dans les ateliers.
Nos projets et actions sont pris dans plusieurs temporalités : élus, institutions, habitants…
Postures, positionnement et attitudes
Halte à la résignation… C’est possible ! Le congrès a donné l’envie d’y croire… ne cédons pas au fatalisme mais soyons imaginatifs et force de proposition. Ne subissons pas les constats mais réagissons ! Une citation : « On nous a dit que c’était impossible mais on l’a fait ! »… C’est ce qu’avait retenu un participant. La vraie citation était : « On ne nous avait pas dit que c’était impossible alors on l’a fait ! ». Ne bridons pas l’imaginaire des habitants.
De même, arrêtons de penser et de parler à la place des habitants… Mettons plus de démocratie dans nos pratiques. Ceci nous amène à repenser nos façons de réaliser nos diagnostics de territoire. Associer l’ensemble des habitants à la collecte des données, à l’analyse et aux réflexions de la définition du futur projet.
Assumons le dissensus… Le conflit peut être constructif. Les animateurs sont des « tisseurs de colère ». Si on pose le désaccord comme constructif, alors une action collective peut émerger avec les animateurs, les habitants et les partenaires.
Tout cela permettra d’enclencher de nouvelles formes de mobilisations des habitants.
Concrètement, sur le terrain…
Il ne peut pas y avoir de pouvoir d’agir sans partenariat. Dans les conventions que nous signons, n’hésitons pas d’écrire les modalités de la co-construction… Dire à nos partenaires que nous voulons faire avec eux.
Et attention à l’hermétisme de nos propos face aux élus !
Nous revenons avec une idée plus précise de ce que peut être un Centre Social… Un lieu qui peut accompagner les initiatives locales des habitants. Par contre, « Nous sommes des passeurs impliqués dans le passage. » Cette question fait débat… Nous sommes des passeurs de la parole d’habitants. Nous transmettons les paroles. Mais souvent, nous pouvons être amenés à être partie prenante. Le Centre Social est-il représentatif de l’ensemble des habitants ? La question reste ouverte.
Nous revenons également avec des idées d’actions précises : ateliers citoyens, Ateliers vidéos en partenariat, Mise en place d’un espace de rencontres et des compétences au sein du centre, Prévention santé avec les jeunes, faire voter les jeunes de 16 à 18 ans, des espaces ouverts libres d’accès sans inscription obligatoire…
Le réseau fédéral y a évidemment toute sa place. Que ce soit à tous les niveaux : départemental, régional, national et même international !
A partir de ces constats, nous avons travaillé la question du pouvoir d’agir sous trois angles : posture, politique partenariat, et formation
Posture politique
Au fond, qu’est-ce qu’on veut dire ? Les paroles d’habitants sont locales donc ne sont pas à porter à un niveau fédéral.
Ne s’agit-il pas alors de véhiculer une méthode ? La Charte des CSC peut être un bon vecteur.
Comment porter cette parole-là ? Quel lobbying avoir ? Peut-être organiser une manifestation départementale pour démontrer ce qu’on sait faire déjà ? Il faut valoriser notre méthode. Il faut également se mettre au clair avec le principe de prestation de service, se mettre au clair avec nos valeurs et nos actions.
Et réaffirmer que nous sommes avant tout des associations d’éducation populaire !
Partenariats
Réinventer un collectif militant. Penser autrement et éducation populaire… S’orienter vers ADT Quart Monde et Alliance Citoyenne, et mouvements de développement social local.
Formations
Trois propositions :
>Comment adopter un langage clair entre nous, aux élus, auprès des habitants ?
>Comment capter la parole des habitants ? Comment la faire advenir ?
>Comment passer aux paroles des habitants à l’action ?
Ces données seront communiquées à l’Union Régionale et à la FCSF pour la mise en place d’actions.
Concernant l’Union Régionale, des propositions concrètes vont très prochainement vous être proposer… on parle de musculation citoyenne… Mais nous en avons déjà trop dit !
A suivre donc…
Merci à Charlotte Galland pour les photos