Durant la période de confinement, les associations du réseau, dans la mesure de leurs capacités, se sont mobilisées rapidement pour répondre aux nouveaux enjeux liés au confinement : actions de prévention santé, accompagnement des familles aux outils numériques, veille sociale auprès des familles les plus fragilisées, maintien de l’activité des épiceries sociales et des chantiers d’insertion…
Sur le front éducatif, les associations ont répondu également présentes. Sous plusieurs formes, les bénévoles et salariés du réseau ont accompagné des familles qui étaient en difficulté face au travail scolaire à domicile. Parfois, un travail de médiation était assuré entre les écoles et les familles. Et des activités de loisirs, des défis intergénérationnels étaient proposées par les associations…
Avec la période de déconfinement, une nouvelle étape se profile et suite à des réunions de réseau, il a semblé que la question éducative était centrale. Pour aider le réseau à se projeter dans cette période complexe, la Fédération a recensé quelques outils. Cette liste n’est bien évidemment pas exhaustive et elle peut être complétée au fil de l’eau. Pour cela, merci de contacter la Fédération pour nous faire retour de vos ressources.
Un regard pour tenter de décrypter la situation
Sophie Marinopoulos, une psychanalyste spécialiste de l’enfance, a pu observer les relations parents-enfants en cette période de confinement. Selon elle, on ne pourra pas demander aux enfants de tout de suite “faire école”, de mettre les bouchées doubles.
Le déconfinement est un cheminement. Elle parle d’inégalités psychiques : on n’a pas tous les mêmes ressources, ni la même capacité à supporter l’autre, avec ses exigences. Et, selon son étude, les enfants sont devenus très exigeants dans ce confinement. Les parents et les enfants se sont découverts dans ce qu’ils peuvent avoir de meilleur… mais aussi dans le pire !
Ce qui fonde notre équilibre relationnel est qu’on peut se perdre de vue pour mieux se retrouver, et donc se raconter, se dire des choses. Là, en période de confinement, on a été totalement privé de cette dimension.
Sophie Marinopoulos parle également de malnutrition culturelle… notamment chez les touts-petits pour susciter la curiosité et l’ouverture au monde et aux autres.
Sur la relation à l’autre, elle constate des évitements relationnels très importants, chez les enfants comme chez les adultes. L’Autre deviendrait encore plus suspect, dans une dimension sanitaire : est-il vraiment propre ? Puis-je lui faire confiance ? Moins on fait ensemble, plus on est mis en danger dans notre capacité à vivre pacifié.
Elle parle de traumatisme, dans la mesure où certaines familles sont envahies par les émotions. Or, dans les informations, on ne parle que de santé physique mais pas de santé psychique… Dans le cadre du déconfinement, elle propose de créer des sas de décompression, où les individus pourront se raconter. Il faut mettre de la narration au cœur de nos apprentissages : chanter, danser, créer avec du matériel artistique… La santé culturelle joue un rôle énorme. On doit aider les enfants à « se désintoxiquer de ce qu’ils ont vécu ». Or les mesures sanitaires à adopter (masques, gestes barrières…) renvoient à beaucoup d’anxiété. Se débarrasser de l’angoisse est un geste sanitaire essentiel. Il faut se dire que nous risquons d’accueillir des familles en situation post-traumatique, qui implique une nécessité d’expression singulière et personnelle.
Enfin, elle espère que la société va inciter à davantage d’apprentissage sur les questions d’écosystème, d’environnement, ou d’entraide. Elle trouve que les pédagogies scolaires sont pauvres sur ces points alors que ces questions sont centrales par rapport à ce que nous sommes en train de traverser !
Des outils récoltés ici et là… et qui peuvent vous aider !
Pour inciter à la co-construction d’un déconfinement éducatif
Le Réseau Français des Villes Educatrices a pris position pour inciter les territoires à mobiliser l’ensemble des parties prenantes pour travailler collectivement à la co-construction d’un déconfinement éducatif. L’objectif est de pouvoir prendre en compte l’ensemble des avis pour faire en sorte que chacun des maillons éducatifs (enseignants, parents, éducateurs, animateurs…) soient de véritables acteurs et non pas de simples exécutants.
Voir la position par ici.
Nécessité de consolider les équipes d’animateurs et de renforcer la cohésion d’équipe
On ne pourra pas aider les autres si les bénévoles et les animateurs sont eux-mêmes angoissés, en stress, en colère… A destination des responsables et membres d’équipes, utilisée collectivement ou individuellement, Covid’Ailes (une association basée sur le développement des compétences psychosociales) propose une approche « centrée solution » qui vous guidera pour renforcer la cohésion d’équipe et créer une dynamique positive.
https://covidailes.fr/kit-enseignants/
Pour les équipes en contact avec les touts-petits
La Fédération des Crèches Parentales (ACEPP) ont organisés trois webinaires que vous pouvez retrouver sur le lien suivant : http://www.acepp.asso.fr/colloque-mai-2020/
Vous y entendrez un philosophe, un psychologue et un psychiatre.
Pour les enfants
L’IREPS Nouvelle Aquitaine a fait un énorme travail de recensement des outils existants et qui s’appuient notamment sur les compétences psychosociales, dans la droite ligne des enseignements de Sophie Marinopoulos (article ci-dessus).
Ils ont produit un document qui permet d’aider les enfants à :
- Accepter leurs émotions
- Parler du COVID-19 et gérer leur stress
- (Re)trouver la confiance en soi
- S’appuyer sur leurs ressources extérieures
Le document est disponible en cliquant ici.
Les Francas ont également travaillé sur une Bande dessinée où les enfants sont invités à écrire les paroles des personnages. Une belle opportunité pour enclencher la discussion.
La bande dessinée des Francas est disponible par ici.
Les Francas Charente ont également capitaliser des ressources disponibles pour les enfants encore confinés : Vous pouvez y avoir accès par ici.
Enfin, pour les enfants et les ados, pour permettre de mettre en mots ce qu’ils vivent au quotidien, voici l’initiative « Enfants, acteur citoyen » des Francas disponible en cliquant par là !
Du côté des CEMEA, nous vous invitons à découvrir le document disponible par ici. Il s’agit d’un livret jeux « Covid » qui recense un grand nombre d’activités ludiques à pratiquer avec les enfants.
Vous y trouverez des jeux d’intérieur et de plein air, des pistes d’activités manuelles ou d’expression…
Pour les familles
Pour lancer des groupes de discussions (moins de 10 personnes !!) et pour aider à libérer la parole des personnes, nous proposons d’avoir recours au Photo-langage. Pour l’avoir souvent utilisé au niveau de la fédération, on préconise l’usage du jeu de cartes Dixit !
Vous pouvez également vous appuyer sur le travail réalisé par l’IREPS Auvergne Rhones Alpes. Il s’agit d’un jeu de cartes qui était à l’origine prévue pour les personnes prenant des cours de Français Langue Etrangère mais qui peut vraiment s’adapter à toute population. C’est par ici !
Pour démonter les fausses informations
Le nouveau coronavirus suscite un flot ininterrompu de fausses informations sur les réseaux sociaux. Et de nombreuses familles, voir des salariés ou bénévoles de nos réseaux, partagent ses informations de manière intensive. L’Agence France Presse fait un travail permanent pour tenter de vérifier les rumeurs, les fausses informations, les parodies d’infos, les actus infondées…
Voir par ici le travail de l’AFP.
Par ailleurs, en 2016, Spicee (une plateforme de documentaires) propose une méthode en 3 étapes pour démonter les complots. A retrouver par ici sur le réseau Canopé