L’Etat a annoncé brutalement une baisse drastique des contrats aidés dès la rentrée. Les Centres Sociaux seront impactés. Point sur la situation.
Pour celles et ceux qui ne savent pas : c’est quoi les emplois aidés ?
Concrètement, les emplois aidés sont des dispositifs qui permettent à des gens au chômage, ou en basse qualification, de trouver un travail à temps partiel sur des CDD soit de 6 mois renouvelables 2 fois (CAE et CUI) ou sur un CDD de 3 ans à temps plein (Emploi d’avenir pour les moins de 26 ans).
Sans rentrer dans les détails, il s’agit d’une aide financière et d’une exonération de charge assez importante. Autrement dit, c’est également un moyen pour les associations d’avoir des salariés à moindre coût. Et au regard du panorama économique charentais, cette aide, pour de nombreuses associations et collectivités locales était jugée salutaire. Cette aide permettait aux associations de remplir une mission de réinsertion tout en mettant en œuvre les projets associatifs.
Le Panorama Charentais dans les Centres Sociaux
En Charente, nous avons observé une explosion du nombre d’emplois aidés dans les structures, notamment avec l’arrivée des emplois d’avenir et des Temps d’Accueil Périscolaire.
Grâce à notre observatoire SENACS, les impressions sont confirmées, en Nouvelle Aquitaine, la Charente est le département qui accueille proportionnellement, le plus d’emplois aidés. 36% du temps de travail total dans les centres sociaux est assuré par un emploi aidé (contre 19% pour la Nouvelle Aquitaine)
Ces données mériteraient d’être affinées mais pour les centres sociaux, mais les contrats aidés (tout confondu) représenteraient un soutien à l’emploi pour 215 personnes par an et une aide financière pour les Centres sociaux de 1.800.000 euros (exonération des charges sur les salaires inclue).
L’Etat réduit l’aide des contrats aidés de façon drastique
L’Etat a annoncé brutalement une baisse drastique des contrats aidés dès la rentrée. Les Centres Sociaux seront impactés. Aujourd’hui, les premiers services concernés sont les animations périscolaires avec fermeture des services. Déjà, plusieurs structures appellent à manifester le 12 septembre.
Y a-t-il eu, en Charente, un recours trop fréquent des centres sociaux aux emplois aidés ? Les raisons peuvent être nombreuses. Une principale explication donnée est l’état désastreux des finances des collectivités locales.
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, avec la décision de l’Etat de ne plus reconduire les emplois aidés, sont pénalisés :
> Les personnes salariées en emploi aidé qui pouvaient avoir un emploi en vue d’une réinsertion
> Les associations qui pouvaient faire fonctionner des services grâce à ces emplois.
> Les habitants des territoires qui ne peuvent plus bénéficier de ces services
> Les collectivités locales qui doivent prendre des décisions drastiques.
Si le modèle n’était pas jugé satisfaisant, n’oublions pas que nos structures ont été fortement incitées par l’Etat à utiliser ces dispositifs dont il se désengage aujourd’hui. Comment inventer ensemble quelque chose de nouveau qui ne pénalise pas les habitants, les associations et les collectivités locales ?
Comment permettre aux associations à porter sereinement des emplois durables pour la mise en œuvre de leurs projets qui répondent à des besoins de populations dans des enjeux de fraternité, de solidarité, de dignité humaine ?
Le contexte devient intenable pour maintenir les services à la population.
Rappelons que cette problématique s’ajoute aux changements du code du travail et des baisses continues et maintenues des dotations des collectivités locales.
Que faire ?
Plusieurs démarches sont en cours.
> Une démarche nationale est engagée conjointement par le SNAECSO (syndicat employeur), la Fédération des Centres Sociaux de France et les réseaux des crèches parentales
> La Fédération des Centres Sociaux de Charente va se rapprocher des autres têtes de réseau pour informer de notre démarche.
> La Fédération traitera de ce point lors du prochain Conseil d’Administration
> Nous tiendrons informé le réseau de l’évolution des négociations.
Commentaire sur “Inquiétudes sur les services à la population”
Non seulement nous, mais surtout tous ces jeunes en position précaire sommes touchés par la décision du gouvernement; ça devait arriver. Jusque là, nous avons utilisé ces derniers, avec la complicité de l’Etat. Tout le monde savait que la plupart de ces emplois ne servait que de critère d’ajustement des finances des structures. Nous sommes tout aussi coupables que l’Etat d’avoir cédé à la facilité sans jamais nous Opposer. Face à la dégradation du code du travail nous devons manifester pour la création de vrais emplois.