Mercredi 21 mars, élus, enseignants, animateurs se sont retrouvés à Ruelle / Touvre (Théâtre Jean Ferrat) pour échanger sur le principe d’Education Partagée. Une intervention éclairée d’Eric Favey, Président national de la Ligue de l’Enseignement, a permis de décortiquer cette notion.
Puis des exemples d’actions concrètes ont illustré comment l’éducation partagée se vit en Charente !
Le collectif Education Partagée qui a organisé cette rencontre, vous propose ici un petit topo pour celles et ceux qui n’ont pas eu la chance d’être présents :
L’éducation partagée, qu’est ce que c’est ?
Un enfant pour s’éduquer, va forger son expérience dans plusieurs temps :
Quand un jeune homme arrive à l’âge de 18 ans, il a déjà vécu :
> 7 années de sommeil (un an de moins qu’il y a dix ans !)
> 5 années dans les cercles relationnels (amis, famille)
> 2 années à l’école
> 2 années dans des activités encadrées (périscolaire, club de sports…)
> 2 années devant les écrans
On peut différencier la coéducation de l’éducation partagée. La coéducation, c’est éduquer, les uns à côté des autres. L’éducation partagée, c’est partager l’éducation des enfants entre l’ensemble des acteurs qui constitue les temps décrits ci-dessus : enseignants, animateurs, parents, enfants…
Il est à noter que ce n’est pas inscrit dans la loi. Ce n’est pas une obligation ! Dans l’environnement institutionnel, le principe d’éducation partagée n’est pas une obligation.
Deux éléments toutefois sur lesquels il est possible de s’appuyer :
- Les Projets Educatifs De Territoire (conçu dans le cadre de la semaine à 4,5 jours)
- Une circulaire de 2013 de l’éducation Nationale “Renforcer la coopération entre les parents et l’école dans les territoires”
L’éducation partagée, un devoir éthique ?
Le partage de l’éducation, voici un excellent exercice pour faire vivre et porter les valeurs républicaines que nous défendons. Une belle manière de mettre en oeuvre les principes d’Egalité et de Fraternité. Faisons en sorte que ce ne soient pas que des mots au sein de la communauté éducative. Ce socle commun que nous partageons peut être une base pour apprendre à se connaître et à se reconnaître dans l’intérêt de l’enfant et pour son “entrée dans le monde”.
L’éducation partagée, comment ça marche ?
A entendre Eric Favey et les témoignages qui ont donné suite, on peut noter quelques ingrédients :
- Cela demande de la part des acteurs une posture d’humilité. Toutes les voies doivent être entendues comme cela a été le cas pour les communes d’Asnières, de Balzac, Vindelle et Marsac.
- Nécessité de la relation de confiance qui se construit dans le cadre de temps conviviaux ou de co-formations (Centre Socioculturel du Confolentais et enseignants).
- On peut ne pas être d’accord entre éducateurs… mais l’essentiel est que les choses soient dites. Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas d’accord qu’il y a nécessairement conflits.
- Dans les exemples cités, on part souvent de constats partagés. “Il y a de plus en plus de violence à l’école, que faisons nous ensemble pour enrayer cette situation ?”. Nous avons entendu cela dans les témoignages de Confolens, Omega, le collège de Ruelle.
- Possibilité de faire des “recherches actions”. On expérimente collectivement pour trouver des solutions à des problématiques préalablement et collectivement identifiées et partagées. L’action de l’UDMJC des ciné reporters est en ce sens une belle illustration.
Et la place de l’enfant dans tout ça ?
Nous avons partagé le fait que l’enfant est lui aussi un éducateur. Il se forge ses outils pour appréhender le monde et ses représentations au travers de ses expériences. Mais il agit lui aussi sur les expériences de ses copains, ses camarades de classes, ses amis du centre de loisirs, ses frères, ses cousins…
Les enfants peuvent même se positionner comme médiateurs entre deux autres enfants qui sont en conflit.
Reste à penser également les espaces de liberté pour que les enfants puissent apprendre une citoyenneté active, non pas de consommateur, mais de personne qui a des espaces pour agir sur le monde ? Comment appréhender l’autonomie ? Quelle définition on s’en donne ? Quel regard on porte sur l’autonomie dans une société qu’on dit toujours plus individualiste ?
Quel monde souhaitons nous construire aujourd’hui pour demain ?
Un collectif Départemental Education Partagée
Constitué d’associations, de collectivités et d’Institutions, ce collectif informel s’est donné des objectifs :
– Partager des constats, des enjeux, des ressources
– Elaborer une Charte
– Observer des pratiques
– Expérimenter sur les territoires : 1001 territoires
La charte a été présentée lors de cette rencontre. Elle est disponible sur le lien suivant :
Les exemples qui ont illustré la rencontre :
Asbamavis, une démarche de collectivité locale concertée (PEDT)
Territoires : Asnieres, Balzac, Marsac et Vindelle
Par Martine Liège, Présidente du SIVOM
Omega, Médiation par les pairs
Territoires : 3 collèges en agglomération + 9 écoles élémentaires
Par Emmanuel Lambert, formateur des médiateurs en milieu scolaire
Le collège de Ruelle : Organisation partagée du respect des différences
Territoires : Ruelle, Brie, Mornac
Par M. Missou, principal du Collège et Mme Vernotte, CPE
L’Union Départementale des MJC : Ciné reporters
Territoire : Charente
Par Matthieu Coquelou, Coordinateur MJC
Confolens, une formation animateurs / enseignants
Territoire : Confolens
Par Carole Texier, directrice du Centre Socioculturel